Orientalisme et marché de l’art

Le marché de l’art et l’orientalisme. Nous pouvons étudier l’Orientalisme sous un autre angle : celui du marché de l’art. Pour ce faire, nous allons étudier trois ressources numériques. La première est un blog économique de marché de l’art tenu par Robin Massonnaud qui publie un article sous le titre « Au secours les ventes orientalistes reviennent ». La deuxième est une Fiche d’Art traitant de l’Orientalisme sur le site ArtCult, un journal du marché de l’art. Pour finir, la troisième ressource est le site du magasine Jeune Afrique avec l’interview de Véronique Rieffel, auteur d’Islamania et directrice de l’Institut de cultures d’Islam.

Le marché de l’art dans l’Orientalisme suit plus une mode selon l’article « Au secours les ventes orientalistes reviennent ». En effet, l’auteur avoue qu’il y a bien eu une époque de gloire pour l’Orientalisme, à l’époque d’un « orient fantasmé » et où il y avait des artistes influents comme Ingres, Eugène Delacroix, Théodore Chassériau, Léon Gérôme etc. Selon le site ArtCult, l’Orientalisme et l’intérêt pour ce mouvement est né des « échanges remarquables entre l’Occident et l’Orient depuis le XVIème siècle » et du voyage des peintres, de leur découverte des « charmes du Maghreb et du Proche-Orient ». Néanmoins, Robin Massonnaud nous dit que c’est la « montée en puissance des monarchies pétrolières et de certaines belles fortunes du Maghreb et du Machreck » va faire revenir l’intérêt pour l’Orientalisme. Ceci provoque des catalogues de vente épais, remplient d’œuvres orientalistes. Cependant, à partir de là, l’auteur se divise en deux opinions. D’un côté il y a un surgissement d’œuvres oubliées, d’artistes talentueux comme Carle Vernet et son  Cheval mamelouk qui pour lui a toute la légitimité de coûter entre 80 000 et 100 000€. D’un autre côté, il dira lui-même que nous pouvons trouver entre ces œuvres un « bric-à-brac de peintres certains honnêtes mais laborieux et répétitifs, d’autres n’ayant d’artistes que le nom ». En conclusion, pour lui le retour des ventes orientalistes, comme le sous-entend le titre, est plus quelque chose de négatif, tourné vers le domaine économique plus que vers l’art. Il finit par prévenir que même dans les cas des grands artistes « il convient d’acheter avec prudence » car les « peintres orientalistes ont souvent produit à l’excès » et que « tout n’est pas bon même chez les meilleurs ».

Dans un deuxième temps, nous pouvons voir que Véronique Rieffel fait la différence entre l’art oriental du XIXème siècle et celui de l’Islam. Dans son interview, elle révèle qu’elle appelle son livre Islamania pour détourner la mauvaise vision de l’Islam qu’a le monde. Elle essaye de montrer que l’Islam a été une source d’inspiration et qu’il finit par rentrer dans les Beaux-Arts. En effet, elle nous parle par exemple de l’artiste marocaine Majida Khattari qui, après les attentats du 11 Septembre, fait des photos d’anciennes œuvres orientalistes en remplaçant par exemple la cruche d’une femme par une sac en forme de grenade. Ceci est pour Véronique Rieffel, l’exemple que l’image de la femme dans l’orientalisme est importante mais on y a ajouté la violence à laquelle on associe l’Islam à présent. Ce grand mouvement et ce bruit autour de l’Orientalisme est d’autant plus important grâce ou à cause du marché de l’art selon la directrice de l’Institut de cultures de l’Islam. En effet, elle nous dit que le simple fait de parler d’ « art musulman » ou d’« art arabe » fait vendre. Par ailleurs, aujourd’hui nous classifions les artistes dans cet art orientaliste ou musulman sans qu’ils respectent des critères esthétiques. Aujourd’hui, l’orientalisme est plus une étiquette qui fait vendre dans le marché de l’art car les artistes souffrent beaucoup du manque de visibilité. Ils doivent passer par l’occident en portant cette étiquette d’artiste oriental afin de faire vendre.

En conclusion, nous avons vu que le marché de l’art contribue beaucoup à la survie de l’orientalisme. Néanmoins, cette survie se fait soit pour l’importance des pays de production pétrolière, soit pour l’étiquette d’artiste orientaliste qui fait vendre et qui est l’héritage de l’Orientalisme du XIXème siècle.

P.M.

Bibliographie :

Blog de Robin Massonnaud sur le marché de l’art, Article « Au secours les ventes orientalistes reviennent »

http://blogs.votreargent.fr/marche-de-l-art/2013/10/03/au-secours-les-ventes-orientalistes-reviennent/

Site ArtCult:

http://www.artcult.fr/_Peintures/Fiche/art-20-1251186.htm

Magazine Jeune Afrique, Article « Pour en finir avec l’Orientalisme »

http://www.jeuneafrique.com/190335/culture/arts-plastiques-pour-en-finir-avec-l-orientalisme/

 

Les Orientales, Victor Hugo 1829

Les Orientales est un recueil de poèmes écrit par Victor Hugo en 1828 et publié 1829. Il regroupe 41 poèmes marqués par l’attrait de La Grèce et l’Orient au XIXe siècle. Nombres d’auteurs ont parlé de l’Orient sans jamais y être allé, c’est le cas de Victor Hugo. Il rédige dans ces poésies une vision lumineuse et magique d’un lieu retransmise à l’écrit. On peut presque y voir une description de certains tableaux orientalistes.

Pour évoquer ce recueil nous nous appuierons sur différentes ressources, tout d’abord la page Wikipédia et un dossier pédagogique rédigé par Sylvain Leroy.

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La préface de l’ouvrage rédigée par Hugo indique que «  Les études orientales n’ont jamais été poussées si avant. Au siècle de Louis XIV on était helléniste, maintenant on est orientaliste. Jamais tant d’intelligences n’ont fouillé à la fois ce grand abîme de l’Asie.[…] Il résulte de tout cela que l’Orient, soit comme image, soit comme pensée, est devenu pour les intelligences autant que pour les imaginations une sorte de préoccupation générale à laquelle l’auteur de ce livre a obéi peut-être à son insu ». L’exotisme est une prétexte pour laisser parler son art. l’orient donne au poète une grande liberté des rythmes, des sons, des images… c’est une vision onirique dans laquelle Hugo peut se perdre et emmener son lecteur. D’artiste politiquement engagé on passe d’avantage à une idée de l’art pour l’art dans ces poèmes.

Néanmoins, dans certains poèmes on peut voir que Hugo dénonce des faits réels et politiques.
Le poème l’enfant par exemple,  Hugo cherche à y  montrer les ravages que les turcs ont infligés à la Grèce. Il évoque le souvenir d’une île grande et riche où l’on trouvait « de nombreux palais »,ce poème évoque le  désir de voir revenir le passé de cette île. « La ruine et la deuil » ont pris la place de la beauté flamboyante.
D’autres poèmes sont d’avantage une image d’un orient rêvé que l’on retrouve dans les tableaux de Delacroix, Chassériau, Ingres

La lune était sereine et jouait sur les flots. —
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.

De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare.
Elle écoute… Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l’archipel grec de sa rame tartare ?

Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l’eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d’un voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ? —
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l’onde avec des rames.

Ce sont des sacs pesants, d’où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine… —
La lune était sereine et jouait sur les flots.

Clair de Lune, Victor Hugo, Les Orientales, 1829

Les différentes ressources utilisées ne permettent pas d’étudier le recueil en profondeur, ce sont des documents utiles afin de présenter l’ouvrage mais ce ne sont pas des ressources scientifiques.

Adélaïde Chabannes

Bibliographie :

Cliquer pour accéder à orientales-leroy.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Orientales

VOYAGE EN ORIENT à La Bibliothèque Nationale de France

Voyage en Orient est une exposition qui a eu lieu en 2002 à paris. La Bibliothèque Nationale de France publie sur son site des dossiers regroupant des informations sur les expositions qu’elle présente. Ce sont des « expositions virtuelles ». Chaque section de l’exposition y est retracée avec un résumé et des fichiers iconographiques.

Cette exposition retrace le regard de l’occident sur l’orient au XIXe siècle, il y est expliqué la difficulté de tracer les limites géographiques de cet orient rêvé par les occidentaux. Si l’Egypte, la Palestine, la Turquie et la Syrie sont souvent les destinations phares de ces voyages initiatiques, il ne faut pas oublier la Grèce ou encore Chypre. Nous avons vus dans d’autres articles que l’Algérie ou encore le Maroc avaient été visitées par les peintres comme Delacroix. Cette exposition se penche donc sur les différents voyages en orient qui ont été entrepris au cours du XIXe, elle ne cherche pas vraiment à définir précisément les limites géographiques de ces voyages car ceux-ci sont davantage marqués par un désir d’évasion et de rêve. Comme Saïd l’explique dans son ouvrage L’orientalisme, l’orient créée par l’occident, ce sont ces voyages qui ont créé un imaginaire commun à propos de multiples pays pourtant tous différents.

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Cette exposition est essentiellement portée sur la photographie de ces voyages en orient. L’exposition virtuelle est divisée en différentes sections : un rêve occidental, l’orient des photographes, les photographes, l’orient des écrivains, itinéraires et feuilletoirs. Ces différents onglets sont tous divisés par la suite en plusieurs articles plus détaillés. On y trouve un grand nombre d’images légendées et que l’on peut agrandir. Cette exposition virtuelle est donc une ressource fiable car fournie par un site institutionnel, mais c’est aussi une ressource complète car elle multiplie les informations et les images.
Les différents textes des articles ont été rédigés par des professionnels. On ne trouve pas directement leur référence sur le site de cette exposition mais ils sont tous référencés sur internet. Par exemple, l’article « l’âge d’or » dans l’onglet « l’orient des photographes » a été écrit par Sylvie Aubenas, Google indique que c’est une bibliothécaire de la BNF ancienne élève de l’école des Chartes. Cet exemple nous montre que les articles sont fiables et de nature scientifique.

L’exposition démontre à l’aide des photographies d’origines et des articles que l’Orient a connu un grand succès au XIXe, ces voyages ce sont multipliés au cours du siècle et sont en fait le début du tourisme. Faire « le grand tour » de l’orient était très en vogue et ces pays ont connu un fort développement des infrastructures nécessaires à ce tourisme. L’ère industrielle venue d’Europe a donc directement touché l’orient car elle a rendu ces pays plus accessibles. La photographie a elle aussi fait partie de ce mouvement global. De nombreux photographes sont partis en orient avec leur matériel photographique pour en ramener des images instantanées. Tout comme les peintres, les photographes veulent rapporter la magie de ces terres nouvelles en Europe. La photographie connait alors deux tendances en orient : d’une part les photographes individuels et de l’autre, des photographies diffusées sur place, de grande échelle. Les guides se multiplient et les photographies renforcent l’aspect à la fois réel et enchanté de l’orient. Mais comment montrer l’orient en photographie alors que la peinture le fait déjà si bien ? Comme nous l’avons déjà vu, les peintres comme Delacroix, Chassériau ou encore Ingres ont fait circuler une image fantasmagorique de l’orient au public. Les photographies sont monochromes contrairement aux tableaux éclatants de couleurs, cependant ces photographies vont plaire car elles sont des souvenirs pour ceux qui voyagent. La photographie va aussi permettre de montrer un orient tout aussi beau mais d’avantage quotidien. Pour finir, l’exposition virtuelle s’intéresse aux écrivains, les récits écrits de voyage en Orient pour montrer de quelle façon les mots diffèrent de l’image tout en la renforçant.

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Zangaki, Epicier arabe, vers 1870, Papier albuminé d’après négatif sur verre au collodion, 28.5x22cm, BNF

Ce mini-site ou « exposition virtuelle » faite par la Bibliothèque Nationale de France nous permet donc d’en apprendre d’avantage sur un sujet souvent délaissé par l’histoire de l’art. La photographie orientaliste est ici explorée et analysée à l’aide de textes scientifiques. Nous pouvons donc dire que c’est une ressource très intéressante pour notre sujet car elle est à la fois fiable et enrichissante.

Visiter l’exposition –> http://expositions.bnf.fr/veo/index.htm

Adélaïde Chabannes

Etude sur un site personnel – Orientaliste.Free

ouvrages littérairesLe site Orientaliste.free est un site personnel créé en 1997 par Hervé Lauret. Celui-ci se définit comme un « amateur passionné » qui s’est lancé dans le projet de la création de ce site qui, selon lui, l’a mené à rencontrer de nombreuses personnalités du monde de l’art comme des auteurs, chercheurs, conservateurs et marchands d’art.Capture d’écran (147).png

Nous allons étudier ce site pour voir s’il s’agit d’une source fiable dans la recherche sur le thème que nous traitons, à savoir l’Orientalisme.Capture d’écran (149).png

Pour commencer, nous pouvons voir que l’auteur et créateur du site fait un « CV » pour se donner une certaine légitimé face au lecteur. Il va dans celui-ci, d’abord nous dire qu’il est professeur en Science Physique et Chimie, ce qui n’a apparemment pas grand-chose à voir avec l’Histoire de l’Art. Néanmoins, il poursuit en nous disant qu’il a obtenu un diplôme en Histoire de l’Art à l’université de Grenoble. Il va ensuite expliquer les raisons qui l’ont poussé à créer cette page : la plus importante c’est sa passion qui va le mener à rencontrer des spécialistes qui, à leur tour, vont lui donner les moyens et les connaissances pour pouvoir entretenir son site. Pour finir, il fait référence aux conférences auxquelles il a été convié. Tout ce travail au niveau de la réalisation d’un « CV » sur sa page a pour but, selon nous, de chercher une légitimité  face à ses lecteurs.

Le site a été créé en 1997 et, selon Hervé Lauret, il traite de « la peinture orientaliste de la fin du XIXème et du début du XXème siècle ». Dans son maintien du site, il est « épaulé » par Karim Azouaou et « tous les correspondants du site ». Nous pouvons donc déjà voir qu’il ne s’agit pas d’un travail qu’il réalise seul, d’autant plus qu’il indique lui-même qu’il a acquis des connaissances au fur et à mesure de ses rencontres avec les spécialistes de l’Art. Nous allons donc voir les différentes parties de ce site et également, chercher à savoir s’il nous donne une approche complète ou non de l’Orientalisme.Capture d’écran (147).png

Lorsque nous ouvrons le site, la première chose que nous pouvons voir sur la page c’est le copyright déposé en France sur le coin supérieur droit. Son travail est donc bien reconnu et protégé par le droit d’auteur en France. Par ailleurs, sur le coin supérieur gauche, nous pouvons également voir que le site est accessible en partie en version anglaise. Jusque là, Hervé Lauret nous présente un travail rigoureux qu’il souhaite partager et rendre accessible à plus de monde.

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La page d’accueil nous met directement dans un sommaire. Sur les trois premières options de la ligne il y a : une partie muséale qui nous propose une collection plutôt personnelle d’œuvres orientalistes, puis une « collection de musées » avec des liens qui nous renvoient vers les sites web des Musées où nous pouvons trouver des peinturesCapture d’écran (156).png orientalistes. Au centre, il y a un onglet « Biographies » avec un Index des peintres orientalistes. Lorsque nous cliquons sur celui-ci, nous pouvons trouver un peintre selon son pays d’origine ou alors grâce à une barre de recherche. Lorsque nous sommes entrés dans la page « pays d’origine » nous pouvons maintenant chercher le nom de l’artiste par son initial. Une fois que cela est fait, une liste d’artistes apparaît, classé par ordre alphabétique et présentant une petite biographie du peintre. Pour prendre un exemple, nous allons aller dans « peintres français » puis « C » pour arriver à Theodore Chasseriau. Hervé Lauret va nous donner une rapide biographie de celui-ci en indiquant ses inspirations, son voyage en Afrique et enfin son style.
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Ensuite, nous pouvons voir, à côté, un onglet « L’Orientalisme en peinture, quelques explications » qui nous donne des informations générales sur le mouvement. Il fait une contextualisation historique du mouvement dans une page. Dans une autre, il donne les caractéristiques de celui-ci. « Des peintres voyageurs » traitent d’un aspect important de la peinture orientaliste car le fait de se rendre en Afrique pour rencontrer et vivre cette culture orientaliste était comme un rite de passage. Pour finir, il donne des informations méticuleusement groupées à propos des institutions de l’époque dans laquelle prend place l’orientalisme. L’ensemble de ces pages et de leur contenu sont signés Hervé Lauret avec le copyright français qui l’accompagne.Capture d’écran (166).png

Plus bas dans le sommaire, nous pouvons voir les événements d’ « Actualité » même s’il semblerait que le site n’est pas été actualisé depuis 2014. Ensuite suivent ses « Références » où il va d’abord nous emmener vers les Musées avec une longue liste de Musée en France, en Europe Continentale et Hors d’Europe. De la même façon, la partie Bibliographique est très bien détaillée. Tout d’abord il nous présente les éditions ACR en nous renvoyant vers leur site. Ces éditions sont spécialisées dans les livres d’Art. La liste de livres qu’Hervé Lauret nous présente est sur le thème de l’Orientalisme. Le créateur du site va ensuite nous donner une liste d’ouvrages généralistes, d’ouvrages monographiques, de publications à compte d’auteurs, des publications en langue anglaise et, pour finir, des références générales ou spécialisées, des dictionnaires et des encyclopédies où nous pouvons trouver des informations sur le thème de l’Orientalisme.

Hervé Lauret place tout en bas de son sommaire comme des avis de recherche. D’abord il se concentre sur le Travail Universitaire en cours, en donnant tous les détails sur le projet. Après, nous pouvons trouver un avis de recherche dans le cas où quelqu’un cherche des œuvres d’art ou des documents. Enfin, une liste de recherches en cours avec le nom du peintre concerné suivi du nom du demandeur et ce qu’il recherche avec son contact.Capture d’écran (159).png

A la fin de sa page, il nous présente un moteur de recherche qu’il dit avoir été « fourni par FreeFind » avec un lien hypertexte qui renvoie à la page principale de ce fournisseur de moteur de recherche. Il donne même les lignes directrices pour que la recherche soit menée à bien. Nous avons ensuite un moyen de le contacter par mail et tout en bas, encore une fois, la mention du copyright par Copyright France. Une petite icône avant le copyright a pour description « autres thèmes » et renvoie aux autres sites personnels d’Hervé Lauret. Il y en a un sur la Musique Baroque, un sur la Musique Indienne, un sur l’Art d’Afrique et enfin celui que nous étudions, sur la peinture orientaliste.

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En conclusion, nous venons d’étudier la page Orientaliste.org ou Orientaliste.free qui traite du thème de l’Orientalisme. Nous pouvons dire que l’information sur le thème est assez complète bien que du côté des artistes, les biographies ne soient pas très exhaustives. Par ailleurs, c’est un site qui regroupe beaucoup de ressources comme des ouvrages littéraires, des sites webs, des musées qui sont en lien avec l’Orientalisme.

P. M.

Bibliographie :

Orientaliste.free, site personnel d’Hervé Lauret: http://orientaliste.free.fr/

 

L’Orientalisme à travers les musées

A travers la question de l’orientalisme, nous avons tenté d’expliquer quel était ce courant, son apparition, son apogée, son influence dans le monde, son contexte historique, géographique, culturel, artistique, littéraire… Nous avons parlé de différents artistes (Ingres, Delacroix, Fromentin etc.), des médiums et des thèmes en orientalisme. Mais à présent, il est intéressant de voir comment cette question de l’orientalisme est traitée à travers des institutions muséales et des sites internets de différents musées, que ce soit expositions temporaires ou permanentes, sur l’orientalisme de manière générale ou sur un axe particulier (artiste, période, pays), ou même simple description globale de ce sujet large. C’est à travers la vision que nous renvoi les sites institutionnels libre d’accès des musées, que nous verrons si l’Orientalisme est un courant artistique populaire approfondit, qui permet à un large public de découvrir ce mouvement artistique, ou si ce n’est qu’un simple sujet démodé auquel personne ne semble s’intéresser de nos jours. Pour cela, nous allons étudier six sites internet de différents musées en lien avec l’Orientalisme, que nous allons étudier, critiquer et comparer entre eux.

Le premier est le site du Musée du Louvre, se trouvant à Paris, nous étudierons au niveau de sa base de recherche sur l’Orientalisme et la formation L’orientalisme ou l’art du voyage, qu’il propose face à ce sujet :

Musée Louvre, Paris(Capture d’écran) Site du Louvre

Le deuxième est un communiqué du Presse réalisé par le site du musée le Grand Palais, se trouvant à Paris, sur une exposition temporaire L’Orientalisme en Europe : de Delacroix à Matisse, qui s’est déroulée du 28 mai au 28 août 2011 :

Communiqué de presse, musée Grand Palais, Paris(Capture d’écran) Communiqué de presse du musée Grand-Palais

Le troisième est un PDF (Portable Document Format) du musée Fabre à Montpellier sur l’Orientalisme :

PDF Musée Fabre Montpellier(Capture d’écran) PDF du site du Musée Fabre

Le quatrième est un dossier pédagogique du musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris, sur une exposition temporaire Les Juifs dans l’Orientalisme qui s’est déroulée du 7 mars au 8 juillet 2012 :

Dossier pédagogique Musée d'art et d'histoire du Judaisme, Paris(Capture d’écran) Dossier pédagogique du musée d’art et d’histoire du Judaïsme

Le cinquième est également un dossier pédagogique réalisé par le Musée des Beaux-arts à Bordeaux, sur Orientalismes et les collections du musée du 26 avril au 23 juin 2014 :

Dossier pédagogique du musée des Beaux-arts Bordeaux(Capture d’écran)  Dossier pédagogique du musée des Beaux-arts de Bordeaux

Le sixième nous sommes sur le site du Musée des Beaux-arts de Montréal qui nous présente une exposition temporaire qui a eu lieu l’année dernière du 31 janvier au 31 mai 2015 sur Merveilles et Mirages de l’Orientalisme :

Musée des Beaux-Art Montréal(Capture d’écran) Site du musée des Beaux-arts de  Montréal

Le musée du Louvre se trouvant à Paris est un des plus célèbres musées mondial. Nous pourrions nous attendre ici à une description détaillée de l’Orientalisme où bien à une importante collection d’oeuvres dîtes orientalistes :

Recherche - Musée du Louvre Paris(Capture d’écran) Recherche « orientalisme » sur le site du Louvre

Malheureusement il n’en est rien ici. Il ne faut pas oublier que c’est un musée très grand de par sa taille et de par sa renommée, qui accueille tous les ans de nombreuses œuvres et propose des expositions temporaires variées. Nous pouvons donc comprendre ici, que le Louvre ne peut pas rendre compte de chaque mouvement artistique dont l’Orientalisme bien que ce soit selon notre avis, un mouvement majeur. Nous aurions cependant bien aimé qu’il propose ne serait-ce qu’une courte description de courant. Lorsque nous tapons dans sa base recherche « orientalisme » (ci-dessus capture d’image), nous trouvons 316 résultats d’œuvres (la majorité étant des oeuvres peintes) qui ne sont pas forcément classés (selon auteur, date, titre ou médium spécifique), ce sont des recherches que nous pouvons filtrer (proposition de filtrer par sous-rubriques pour axer davantage la recherche). L’organisation de navigation est simple et le visuel assez clair pour voir l’ensemble des résultats lié au recherches voulues. Le Louvre a eu cependant l’idée appréciable de proposer une formation sur la question de L’orientalisme ou l’art du voyage, afin d’enrichir nos connaissances en histoire de l’art autour de plusieurs problématiques : Qu’est-ce que l’orientalisme ? Comment l’orientalisme, entre rêve et réalité, inspire les artistes du XIXe siècle ? Quelle importance revêtent  les voyages et les conquêtes coloniales sur le travail des artistes au XIXe siècle ? Il propose une visite des collections du musée et de découvrir des artistes fondamentaux de l’Orientalisme tels que Delacroix (La mort de Sardanapale), Ingres (Le Bain Turc), Chassériau, en confrontant leurs œuvres. Cette formation est dirigée par Véronique Dalmasso, ayant le DESS en Histoire de l’Art, et enseignante à l’U.F.R des Arts de l’Université de Picardie- Jules Verne.

Bien que le Louvre ait pris la démarche de proposer une formation autour de l’Orientalisme, son site internet ne donne pas d’informations véritablement intéressante sur notre sujet. Nous pouvons comparer le site du Louvre au PDF du musée Fabre sur l’Orientalisme. La différence entre un site de musée et un PDF réalisé par un musée, est que nous pouvons avoir accès plus facilement à un site et à l’ensemble des informations liées au musée. Le PDF est déjà un document plus précis qui parle d’un sujet en particulier en lien avec ce que propose le musée et son site. Du point de vue du diffuseur, le site permet de regrouper tout un ensemble de manière synthétisé, le PDF lui permet de s’exprimer sur un sujet et de le développer, pour l’internaute s’il veut davantage se renseigner sur un sujet, le PDF  via le site du musée, peut lui être une source d’information intéressante. En effet nous pouvons apprécier l’effort du musée à faire un PDF autour de l’Orientalisme, cependant nous pouvons le critiquer sur différents points. Tout d’abord ce document s’intéresse au contexte historique du courant, de l’Antiquité jusqu’à nos jours mais avec chronologie désordonnée (parle d’abord du XIXe siècle puis de l’Antiquité, ce qui peut désorienter le lecteur qui veut connaitre ce mouvement). Ce document fait référence à quelques œuvres et artistes sans toutefois faire un véritable lien entre eux et les évènements orientalistes. De plus, nous avons peu d’informations sur l’Orientalisme dans le musée Fabre : a-t-il des collections d’oeuvres orientalistes ? Y a-t-il ou a-t-il eu lieu des expositions sur l’Orientalisme ? Par qui ce PDF est-il rédigé (experts en histoire de l’art, personne qui travaille au musée, simple rédacteur) ? Ce PDF permet cependant de découvrir des notions importantes du courant orientaliste (chronologie, pluralité d’artistes, liens entre différents courants) et propose en image quelques œuvres légendées, ainsi qu’une bibliographie quoique courte :

Musée Fabre - PDF(Capture d’écran) Bibliographie et image d’oeuvre légendée

Le site du Musée des Beaux-arts de Montréal présente une exposition temporaire sur Merveilles et Mirages de l’Orientalisme, sujet intéressant et précis qui peut nous intéresser pour découvrir sous d’autres angles l’Orientalisme. Nous avons des renseignement sur le commissariat de cette exposition qui est assuré par Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, et par Axel Hémery, directeur du Musée des Augustins, Toulouse, avec l’aide du commissaire associé Samuel Montiège, docteur en histoire de l’art de l’Université de Montréal. Le site est clair avec des article bien rédigés, il met à notre disposition plusieurs textes, vidéos ainsi que de nombreuses images légendées de bonnes qualités :

Musée Beaux-Arts Montréal - Exposition temporaire(Capture d’écran) Oeuvres de l’exposition temporaire Merveilles et Mirages de l’Orientalisme

Cette page du site du musée, présente donc le parcours de l’exposition, le contexte historique (article Le Salon, l’Orient dans l’histoire), il y a des citations tout au long de la page (« C’est trop beau pour moi seul. Il y a des tableaux partout. Ce n’est pas une ville, c’est un musée » Benjamin Constant à propos de la ville de Tanger). Il nous fait découvrir aussi le contexte géographique (L’Alhambra, antichambre de l’Orient, Tanger, les séductions de la « ville blanche »). mais aussi le contexte politique qu’il met en relation avec certains artistes, ce qui est très intéressant (Diplomatie coloniale au Maroc. Delacroix vs Benjamin-Constant). Le site permet également de découvrir des artistes actuels (Artistes marocaines actuelles à découvrir). Nous pouvons peut-être ici critiquer cette page sur un manque d’informations concernant la rédaction (qui sont les rédacteurs des articles ?), et l’absence de bibliographie mais nous savons que cette exposition était dirigée par des personnes compétentes dans le domaine artistique et muséal.

Nous pouvons à présent parler du communiqué de presse du Grand Palais à Paris sur L’Orientalisme en Europe : de Delacroix à Matisse, et du dossier pédagogique de l’exposition permanente les Juifs dans l’Orientalisme au musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris également (deux documents plus précis que de simples informations diffusées directement sur des sites muséaux) . Tout d’abord nous sommes intéressés ici par le fait que ce sont deux musées différents se trouvant à Paris qui ont décidé d’organiser une exposition temporaire sur un sujet particulier dans le contexte de l’Orientalisme. Ce sont deux sujets vastes et intéressants à découvrir ici, sujets que l’on retrouve dans deux documents différents mais très complets sur deux expositions temporaires qui ont eu lieu.

Le dossier pédagogique commence par expliquer avec brièveté mais efficacité ce qu’est l’Orientalisme puis s’intéresse à la question du Juifs dans l’Orientalisme, il nous propose même un chapitre pour aller plus loin dans cette notion du Juif oriental, ainsi que des pistes pédagogique pour l’enseignement en histoire de l’art au niveau du primaire et du secondaire. Il affiche une bibliographie importante vers la fin de la page et un sommaire réfléchit en début de page. Bien que l’Orientalisme soit un sujet large et parfois difficile à comprendre, ce document pédagogique permet de traiter de l’orientalisme de manière général et de nous apprendre de nouvelles choses à travers le Juif oriental. Il fait le liens entre de nombreux artistes et des personnages importants, qui ont participé plus ou moins au courant orientaliste (nous avons mêmes des fiches détaillées pour certains), nous pouvons y voir plusieurs images d’oeuvres légendées, mais aussi de nombreux liens entre différents axes de l’orientalisme (géographique, historique, culturel etc.).

Sommaire - Musée art et histoire du Judaïsme, Paris(Capture d’écran) Sommaire de l’exposition temporaire les Juifs dans l’Orientalisme

Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, le Juif dans l'orientalisme(Capture d’écran) Image d’oeuvre légendée et fiches détaillées de personnages importants dans l’Orientalisme

Le communiqué de presse du Grand Palais est moins fournit que celui du musée d’art et d’histoire du Judaïsme. Il est intéressant sur le fait que lui aussi s’intéresse à un axe particulier dans l’Orientalisme, à travers la figure de Delacroix jusqu’à Matisse dans une aire géographique précise (l’Europe). Nous avons une liste de plusieurs œuvres orientalistes, légendées, mises à notre disposition. Et, le communiqué de presse est rédigé en plusieurs langues (français, anglais, italien) et permet donc à davantage de visiteurs et de lecteurs de découvrir cette exposition temporaire et de manière plus générale l’Orientalisme.

Musée Grand-Palais, Exposition temporaire

(Capture d’écran) Images d’oeuvres légendées de l’exposition temporaire L’Orientalisme en Europe : de Delacroix à Matisse

Le dernier site muséal que nous étudions ici est sur le dossier pédagogique du musée des Beaux-Arts de Bordeaux sur Orientalismes et collections du musée. Ce dossier est intéressant dans le sens où il propose des repères chronologique et traite du sujet de manière large mais de manière chronologique. Nous regrettons l’absence de sommaire pour mieux se repérer mais le dossier nous renseigne sur son rédacteur, Jean-Luc Destruhaut, enseignant en service à mi-temps au musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Nous avons également à notre disposition la bibliographie et la sitographie utilisée pour la rédaction du dossier pédagogique. Cependant, bien que le dossier explique l’Orientalisme de manière large, nous avons plus l’impression ici d’un simple catalogage des œuvres et collections du musées, mises plus ou moins en rapport avec les évènements orientalistes. De plus le dossier nous apparaît assez désorganisé voir brouillon avec un afflux d’images, de changement de taille et de couleur de police qui peuvent nous désorienté facilement, nous lecteurs qui désirons avoir une lecture simplifiée du sujet.

A travers ces différents sites de musées (que ce soit dossier pédagogique rédigé par l’équipe du musée, recherche sur le site du musée, ou articles publiés sur le site du musée), nous avons pu voir que chacun traitait différemment du sujet (définition de ce qu’est l’Orientalisme, sujet particulier, exposition temporaire, description de collection d’oeuvres orientalistes). Cependant, nous pouvons à présent dire que l’Orientalisme est véritable un courant majeur en histoire de l’art, car présent dans de nombreux musées, qui intéresse soit de manière générale, soit de manière plus axée sur tel ou tel sujet orientaliste. Sa présence dans des musées mais aussi sur internet permet à un large public de découvrir ce courant.

M.G

Bibliographie :

https://www.mbam.qc.ca/expositions/passees/merveilles-et-mirages-de-lorientalisme/

[Consulté le 30/03/16]

http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/images/article/orientalismes_-_dossier_pedagogique.pdf

[Consulté le 30/03/16]

http://www.mahj.org/documents/Juifs-dans-l-orientalisme-dossier-pedagogique.pdf

[Consulté le 30/03/16]

http://museefabre.montpellier3m.fr/pdf.php/?filePath=var/storage/original/application/f96083a31b923e29ba784d2e165b9f6b

[Consulté le 30/03/16]

http://www.louvre.fr/formations/l-orientalisme-ou-l-art-du-voyage

[Consulté le 30/03/16]

http://www.grandpalais.fr/fr/system/files/field_press_file/dp_orientalisme.pdf

[Consulté le 30/03/16]

Les médiums en Orientalisme

L’orientalisme, est un courant d’idées européennes, porté sur l’Orient. Comme nous l’avons vu dans d’autres articles du blog, l’orientalisme est très présent en peinture, chez de nombreux artistes européens. Mais il faut savoir que la peinture n’est pas le seul moyen d’expression pour ce courant. C’est un courant où se rejoignent tous les arts, les sciences et la politique. L’Orientalisme est également présent en architecture, en musique, en littérature (Article Edward Saïd, l’Orient crée par l’Occident), en photographie, mais influence également la mode vestimentaire et mobilière, il est même présent dans le cinéma ! C’est ce que nous allons voir à présent dans notre article.

Nous allons nous appuyer sur de nombreux articles numériques variés ainsi que sur des livres . Nous avons choisis un dossier pédagogique réalisé par le musée d’art et d’histoire du judaïsme sur Les Juifs dans l’Orientalisme (exposition qui étudie la question du juif représenté en Orient), qui se déroulait en 2012. Site intéressant car assez général sur l’ensemble de notre courant et qui parle de différents médiums. Deux livres (publiés dans leur intégralité) provenant du site GoogleBooks, un service en ligne fourni par Google, que nous avons trouvé par hasard en faisant des recherches générales sur les médiums artistiques. C’est à la fois un outil de recherche intra-texte, de consultation de livres en ligne ou sur appareil mobile, de constitution de collections personnelles, et de téléchargement d’ouvrages libres de droits. Mais aussi une librairie en ligne via la boutique GooglePlay. Il s’agit aujourd’hui du plus grand corpus textuel au monde. Nos deux articles porte sur un livre de Eduardo Dizy Caso, Les orientalistes de l’école espagnole, et Après l’orientalisme. L’Orient créé par l’Orient par François Pouillon et Jean-Claude Vatin, deux livres qui abordent la mode vestimentaire et le mobilier dans l’orientalisme. Un article intéressant sur l’Orientalisme en photographie provenant du site Les clés du Moyen-Orient, site d’information sur l’histoire et l’actualité du Moyen-Orient qui semble fiable au vu de ses nombreuses ressources bibliographiques et des auteurs qualifiés (description pour chaque auteurs appartenant au site). Un autre article traitant de l’architecture orientale sur le site INHA (institut national d’histoire de l’art dont le site institutionnel regroupe des collections électroniques, actes de colloques et livres en ligne). Pour terminer nous mettrons en bas de l’article un lien permettant d’écouter de nombreuses musiques orientalistes, provenant du site France Musique.

Photographie

Avec l’invention de la photographie, de nombreux photographes, amateurs ou professionnels, voyagent en Orient massivement à partir des années 1850, et véhiculent une vision semblable à celle des peintres européens, afin de capter dans leur objectif les visions véhiculées par les peintres. La photographie orientaliste se distingue de la peinture orientaliste, car sa technique se doit d’enregistrer une nouvelle réalité, un morceau de réel de cet Orient qui fut longtemps fantasmé. La présence des photographes occidentaux en Orient s’intensifie, grâce à l’amélioration des procédés photographiques, qui deviennent plus rapides et moins encombrants à transporter. Parmi ces photographes, certains s’installent là-bas et y ouvrent des studios, afin d’exploiter jusqu’à la fin du XIXe siècle le succès commercial de l’Orientalisme. Ils photographient des scènes de genre, paysages ou encore des mises en scènes dîtes « pittoresques », sujets qui répondent parfaitement aux attentes du public occidental, mais qui ne répondent pas toutes à la réalité des choses vues et vécues dans cet Orient envahis…

Il ne faut pas oublier que les premières oeuvres photographiques se sont inscrites pendant plusieurs décennies dans le sillage de la peinture. On voit donc d’abord apparaître la photographie orientaliste à tendance romantique. Ce genre de photographies représentent souvent l’opposition de l’homme face à une nature immense et sublime, souvent en lien avec un certain goût pour les ruines, considérées comme les vestiges d’un passé regretté. Les premières photographies sont donc rarement remplies de présences humaines, afin de mettre en valeur la dimension achronique des sites orientaux.

Les œuvres de Bonfils (le studio photographique le plus prolifique du Moyen-Orient lui appartenait : « Photographie de Bonfils – Curiosités de tout l’Orient. »), dans les années 1870 présentent de simples vues du temple de Baalbek (Liban) ou des Pyramides de Gizeh (Egypte) :

Caire, Pyramides de GizehFélix BONFILS, Pyramides de Gizeh – Égypte, 1860-1885

Plus tard cette photographie devient véritablement orientaliste dans le sens d’exotisme qui s’inspire d’images des contes des Milles et Une Nuits, et qui s’éloignent des scènes de vie quotidienne. Beaucoup de photographes veulent faire des œuvres pittoresques, seulement nous nous rendons vite compte de la fausseté de certains clichés qui ne sont pas pris sur le vif comme les peintres semblent l’affirmer…

La photographie en studio utilise les accessoires orientaux : tapis, tentures, éventails, narguilés, sofas, armes. Nous pouvons le voir avec le photographe Pascal Sebah, et ses décors  exotiques mais artificiels, présentant des personnes en costumes traditionnels d’Orient :

Pascal Sebah - Public Scribe, ca 1870Pascal SEBAH, Public Scribe, v.1870

D’autres artistes comme Roger Fenton (photographe officiel de la Reine Victoria) possèdent un studio à Londres et photographient des bourgeois européens en costumes orientaux. L’orientalisme en photographie se veut être la reconstitution de l’Orient à travers les vêtements, les décors, l’architecture, c’est un véritable théâtre occidental mis en place au service de la photographie :

f8d9ee01-945b-4218-80b6-25948b092fd8Rogen FENTON, Pasha et Bédouin, Louvre Abu Dhabi

« La dualité qui va jusqu’à contaminer nos meubles et nos vêtements, le conflit entre le sofa-turc et le canapé européen, la veste traditionnelle et la chemise européenne, proviennent de notre malaise à choisir entre l’Orient islamique et l’Occident chrétien » L’Orient créé par l’Orient, François Pouillon et Jean-Claude Vatin.

505c9025eadd2d01c0ff0c125fb14aebOrient et Occident ne font plus qu’un à travers les représentations d’hommes en costumes traditionnels, meubles typiques et architectures orientales

Architecture

Au départ, les voyageurs venus en Orient, ne s’intéressent pas à l’architecture orientale. Lorsque des gravures de ces architectures complètent les ouvrages, elles offrent seulement des vues de villes générales ou d’édifices déformés, vues qui ne permettent pas aux Occidentaux de se faire une idée précise des monuments de là-bas. A partir du XVIIIe siècle, les descriptions et les représentations d’édifices orientaux se multiplient, en particulier mosquées et palais se trouvant à Constantinople et Ispahan, principales destinations des Occidentaux en Orient. Son connus aussi l’Alhambra de Grenade et la mosquée de Cordoue, les pavillons de la Zisa et de la Cuba à Palerme, et également l’architecture civile algérienne et l’architecture funéraire moghole:

Illustration Cornelius Le BRUYN, Voyage par la Moscovie, en Perse et aux Indes orientales, 1718, pl. 75-76: illustration de la ville Ispahan, place royale

IllustrationJean-Baptiste SEROUX D’AGINCOURT, Histoire de l’art par les monuments, 1801-1825, pl. 44 : État de l’architecture arabe en Europe depuis le VIIIe siècle jusqu’au XVe siècle.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les expéditions entraînent au fur et à mesure des architectes et des savants dans l’ensemble des pays musulmans. La connaissance de l’architecture orientale devient générale, bien que peu précise. Cela concerne essentiellement les Français et les Anglais, les deux puissances coloniales, dont les missions scientifiques participent à leur lutte d’influence réciproque En France, le Salon est le lieu dans lequel sont exposées les représentations d’architecture d’Orient par les peintres orientalistes, des modèles d’architectures orientaux apparaissent en Occident.

Les architectes s’inspirent de motifs célèbres de l’architecture mauresque : la mosquée de Cordoue et l’Alhambra. On retrouve des motifs distinctifs de cette architecture orientale : coupoles à nervures, minarets, assises de pierres alternées, décors de mosaïques de pierre etc. L’omniprésence de l’Alhambra et de la mosquée de Cordoue dans l’orientalisme est un phénomène purement européen.

L'Alhambra - GranadaL’Alhambra, Grenade, Espagne

Cinéma et Musique

Le cinéma apparaît comme le successeur de l’orientalisme au XXe siècle. En effet, les studios réalisent des reconstitutions gigantesques et grandioses qui prennent pour thème l’Orient rêvé par les Occidentaux. Nous pouvons parler ici du film Naissance d’une nation de 1915, de David W. Griffith, Cléopâtre de Cecil B. DeMille, datant de 1934. Les Dix Commandements, une fois de plus de Cecil B. DeMille en 1923, Lawrence d’Arabie de David Lean, 1962. Ben-Hur de William Wyler, réalisé en 1959, Salomé de J. Gordon Edwards, en 1918, et bien d’autres encore… Pour analyser plus en profondeur ce genre de films, nous mettons à votre dispositions des liens vers d’autres blogs qui traitent du cinéma et des Peplums en tout genre (Ben-Hur, Gladiateur etc.).

https://cinemaetmusique70.wordpress.com/

https://peplumblog.wordpress.com/

L’Orientalisme est également présent en musique, pour cela nous vous laissons prendre plaisir à écouter une émission radio de France Musique : L’Orientalisme dans la musique française. Debussy, la Grèce antique et l’extrême-Orient.

http://www.francemusique.fr/emission/notes-du-traducteur/2014-2016/l-orientalisme-dans-la-musique-francaise-debussy-la-grece-antique-et-l-extreme-orient-01

M.G

Bibliographie :

Lorraine Decléty, « Pratique et connaissance : les chemins divergents de l’orientalisme scientifique et de l’orientalisme artistique en France et en Allemagne », in Nabila Oulebsir et Mercedes Volait (dir.), L’Orientalisme architectural entre imaginaires et savoirs, Paris, Picard (« Collection D’une rive l’autre »), 2009, [En ligne], mis en ligne le 25 mars 2014, consulté le 27 mars 2016. URL : http://inha.revues.org/4920

http://www.mahj.org/documents/Juifs-dans-l-orientalisme-dossier-pedagogique.pdf

[Consulté le 27/03/16]

http://www.lesclesdumoyenorient.com/L-orientalisme-en-photographie.html

[Consulté le 27/03/16]

https://books.google.fr/books?id=xnAJGlUJbyEC&pg=PA268&lpg=PA268&dq=orientalisme+v%C3%AAtements,+meubles&source=bl&ots=xYRfD6JT0i&sig=PeQw7S5W58foozmn6u6zzkXDWbY&hl=fr&sa=X&redir_esc=y#v=onepage&q=orientalisme%20v%C3%AAtements%2C%20meubles&f=false

[Consulté le 27/03/16]

https://books.google.fr/books?id=gzEYBgAAQBAJ&pg=PA305&lpg=PA305&dq=orientalisme+v%C3%AAtements,+meubles&source=bl&ots=lpRVEZt47z&sig=nmFDDafDmki17vhYI9MDzw0Um2I&hl=fr&sa=X&redir_esc=y#v=onepage&q=orientalisme%20v%C3%AAtements%2C%20meubles&f=false

[Consulté le 27/03/16]

Eugène Fromentin

Eugène Fromentin est un peintre orientaliste français, née en 1820 et mort en 1876. en 1846 à l’insu de sa famille il visite l’Afrique du Nord et en ramène de nombreux croquis représentants l’orient. il présente ses tableaux au Salon qui sont très bien  reçus par la critique. Pour étudier ce peintre nous nous appuierons sur différentes ressources: sa page wikipédia, une analyse de tableau du musée d’Orsay.et un livre consacré au peintre publié sur googleBooks. On observe rapidement qu’il est assez difficile de trouver des ressources numériques traitant précisément ce sujet. Nous tenterons donc de tirer au mieux profit de ces faibles ressources.

Eugène Fromentin est aussi un grand littéraire, il publie notamment en 1854 « Un été dans le Sahara » dans la revue de Paris, ce texte remporte un grand succès et le fait académicien des belles lettre de la Rochelle. Il y raconte des fragments de son voyage en orient, on peut donc noter que l’orient occupe une place importante dans la carrière picturale et littéraire de ce peintre.

Fromentin effectuera en tout trois voyages en Algérie, il y entreprend des missions archéologiques qui lui donnent l’occasion de faire des croquis.

Le tableau la chasse au faucon est un tableau peintre entre 1820 et 1863 exposé au musée d’Orsay de paris. La notice nous informe que ce thème orientaliste est très représenté et apprécié du peintre. Deux cavaliers nobles regardent les serviteurs arracher le lièvre qui se trouve dans les serres des faucons.

Cette notice voit dans cette oeuvre une influence de Delacroix pour les couleurs et la lumière et une influence d’Ingres dans la précision du dessin.

Eugene_Fromentin_-_Chasse_au_faucon

 

Eugène Fromentin (1820-1876) Chasse au faucon en Algérie : la curéeEntre 1820 et 1863, Huile sur toile, H. 162,5 ; L. 118 cm, Paris, musée d’Orsay

Fromentin est un peintre idéaliste qui insuffle un côté historique à ce sujet qui pourrait être pittoresque chez d’autres artistes orientalistes. il ne tente pas de montrer l’anecdote qui transporterait le spectateur en Orient, mais bien une vision merveilleuse et parfaite de ce lieu mystique.

Tout comme Delacroix l’avait ressenti lors de son voyage au Maroc, ce n’est pas tant le religieux qui ressort d’un tel voyage mais bien une nouvelle antiquité. dans l’Ouvrage en ligne, Eugène Fromentin: visions d’Algérie et d’Egypte de James Thompson et Barbara Wright «  Ceux  qui , sous prétexte de couleur locale, font de la Bible avec le costume arabe, sont des imbéciles qui n’en savent point tirer parti. je défie qu’on me montre un antique mieux drapé, mieux proportionné, plus scrupuleusement beau, qu’un Bédouin n’importe lequel pris au marché, au café, dans la rue. malheureusement, il est très difficile de les dessiner au passage, et ils ne veulent point poser. » (p 59). 

Pour conclure nous pouvons donc dire que Fromentin est un peintre orientaliste au parcours classique mais qui crée sur ses oeuvres une vision originale de l’orient par l’aspect historique qui lui confère. Un réel désir d’élever l’Orient à l’Antique le rapproche de Delacroix.

Bibliographie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_Fromentin

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire/commentaire_id/chasse-au-faucon-en-algerie-244.html?no_cache=1

https://books.google.fr/books?id=xQtJzkGEKkAC&pg=PA274&lpg=PA274&dq=centaures+et+centaures+fromentin&source=bl&ots=7qSf0bJ57c&sig=7kRAb8CxW2-wFy8T2ctiAcRMH38&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj794DGgOPLAhUBOhoKHYfqAvMQ6AEINDAH#v=onepage&q=centaures%20et%20centaures%20fromentin&f=false

Adélaïde Chabannes

Eugène Delacroix

Eugène Delacroix est un peintre français né le 26 Avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice dans le Val de Marne. Il est un des grands peintres romantiques du XIXème siècle et également un peintre important dans le mouvement orientaliste. En effet, il est l’un des premiers peintres à avoir la volonté de connaître l’Orient en entreprenant un voyage au Maroc.

Pour étudier la vie et l’influence d’Eugène Delacroix dans le mouvement orientaliste nous allons utiliser quatre ressources numériques variées. Tout d’abord, le site du Musée Delacroix qui nous offre une biographie détaillée année par année du peintre. Il s’agit d’un site institutionnel libre d’accès. Nous pouvons notamment y voir un plan des différents lieux où il a vécu mais aussi de ses ateliers. Ensuite, nous avons la vidéo nommée « Visite Privée : Delacroix et l’aube de l’Orientalisme » publiée par Paris Match dans le site web d’hébergement de vidéos en libre accès connu sous le nom de « YouTube ». Nicole Garnier, la commissaire de l’exposition nous explique entre autre chose, queAfficher l'image d'origine l’orientalisme en France commence avec le voyage de Bonaparte en Egypte. Un des épisodes les plus important est son arrivée à Jaffa représentée par Antoine-Jean Gros dans 
Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa
. Il s’agit d’un tableau de propagande où nous pouvons voir une architecture moresque, des costumes pittoresque et un travail de la lumière. L’article de l’encyclopédie Larousse en ligne et en libre accès nous offre un article sur Delacroix et nous donne nombreux détail sur le mouvement orientaliste dans la vie du peintre. Pour finir, le blog « Art Galerie » nous présente également l’artiste et fait un éloge de celui-ci.

            Le Site du Musée Delacroix nous offre une bibliographie très détaillée de la vie du peintre année par année. Ainsi, nous pouvons savoir qu’Eugène Delacroix est né le 26 Juillet 1798 à Charenton-Saint-Maurice dans le Val de Marne. Il est le fils de Charles Delacroix qui est le ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas et de Victoire Œben, la fille du célèbre ébéniste de Louis XV. Il entre en Octobre 1815 dans l’atelier de Pierre Guérin et, l’année suivante, il entre dans l’école des Beaux-Arts. La biographie du Musée Delacroix Afficher l'image d'originepasse alors à nous présenter les années romantiques du peintre et son entrée au salon avec Dante et Virgile aux enfers en 1822. Ensuite, on nous présente son voyage en Afrique du Nord. Il s’y rend grâce à une « mission diplomatique française envoyée auprès de l’empereur du Maroc, Muley-Abderr-Rhaman et dirigé par le comte Charles de Mornay ». La vidéo publiée par Paris Match nous rappelle qu’à l’époque, il était impossible de voyager seul, il fallait s’unir à une mission diplomatique. Le site du Musée continue par nous dire que le 25 Janvier 1832, le peintre se rend à Tanger où il commence très vite à dessiner sur son « carnet de croquis, dits carnets du Maroc ». Nicole Garnier nous dit qu’il découvre à son arrivée « la lumière de l’orient, les costumes et l’architecture qu’il reproduit dans ses carnets de voyage ». Elle poursuit par expliquer que ces carnets de voyage vont servir pour noter les « traditions ethnographiques marocaines ». Les dessins et aquarelles qui s’y trouvent vont inspirer la réalisation des tableaux qu’il présentera à son retour dans les Salons. Par exemple, nous pouvons voir que le 21 Février 1832, il assiste, par l’intermédiaire de la famille Benchimol à une noce Juive ce qui a sûrement pu inspirer son œuvre du même nom. En mai 1832, Delacroix se rend avec Mornay et Desgranges à Cadix puis il visite seul Séville pour ensuite revenir à Tanger. En Juin de la même année, la « mission quitte définitivement le Maroc, en passant par Oran puis Alger ». Dans cette ville, Delacroix découvre les harems. En Juillet, Delacroix arrive à Toulon. Il va rapporter de ce voyage « une multitude de dessins, aquarelles, esquisses et notes, ainsi que sept albums » dont « quatre d’entre eux [qui nous] sont parvenus intacts ».

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L’article de Larousse nous explique que dans La Liberté guidant le peuple, Delacroix exprime plus de dynamisme que de romantisme. Cette évolution va être plus marquée grâce à son voyage au Maroc. Comme nous l’avons déjà vu dans l’article consacré à l’émission d’Arte sur une de ses œuvres, Delacroix va dire de sa découverte de l’Orient : « Les Grecs et les Romains sont là à ma porte ! J’ai bien ri des Grecs de David, à part bien entendu sa sublime brosse. Je les connais à présent, les marbres sont la vérité même, mais il faut savoir lire et nos pauvres modernes n’y ont vu que des hiéroglyphes […]. Rome n’est plus dans Rome ».  Lors de ce voyage, il va également découvrir que « les couleurs ne sont pas isolées dans l’espace par la lumière, mais qu’elles s’interpénètrent, se modulent les unes par rapport aux autres ». L’Encyclopédie continue par nous dire qu’il va s’intéresser de près à cette nouvelle étude des couleurs, ce qui le mènera à étudier des théories, notamment celle d’Eugène Chevreul, et à « assister à des audiences et à des fantasias ». Nous pourrons voir la mise en pratique de cela dans Les Femmes d’Alger dans leur appartement où nous trouvons une « composition statique dont l’harmonie expressive de roses et de verts rend l’atmosphère nonchalante et feutrée ». Il y a réellement un intérêt pour le jeu des lumières qui va annoncer, selon l’Encyclopédie, l’impressionnisme.

            Par ailleurs, ce même article propose une classification des œuvres qui ressortent de ce voyage au Maroc :

  • Les scènes à vision historique avec entre autre Le Sultan du Maroc entouré de sa garde (1845)

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  • Les scènes à témoignages plus pittoresques avec entre autre Fantasia arabe (1832)

  

  • Les scènes à sujet religieux qui auront comme fond de paysage les massives murailles de Meknès comme Les Disciples et les Saintes Femmes relevant le corps de saint Etienne (1853).

Le blog Art Galerie reprend ce catalogue de tableaux inspirés du voyage en ajoutant également Rencontre de Cavaliers Maures et des détails comme le refus de Femmes d’Alger dans leur appartement au Salon en 1834. L’Encyclopédie Larousse nous parle également d’un « romantisme apaisé » d’une synthèse entre l’inspiration orientaliste et celle romantique
dans La prise de Constantinople par les croisés en 1840. Nous pouvons y voir « l’obsession de la mort et d’une impossible liberté » du Romantisme et les couleurs, l’étagement des maisons blanches vers la mer inspiration d’Alger, de l’Orientalisme.

La Bibliographie du Musée Delacroix poursuit en parlant des différents salons dans lequel il a participé et des différentes commandes qu’il reçoit.  Le 13 Août 1863, le peintre meurt. Ses obsèques ont lieu le 17 Août à Saint-Germain-des-Prés et il est enterré au cimetière du Père-Lachaise où en 1865, on inaugurera son tombeau réalisé par Denis Darcy. En 1885, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris organise une exposition rétrospective du peintre. Les bénéfices serviront au financement « d’un monument à sa mémoire au jardin de Luxembourg, qui sera réalisé par Jules Dalou et inauguré le 5 Octobre 1890 ».

P. M.

Bibliographie :

Site du Musée Delacroix :

http://www.musee-delacroix.fr/fr/

Vidéo de Paris Match : « Visite Privée : Delacroix et l’aube de l’Orientalisme », Nicole Garnier :

https://www.youtube.com/watch?v=yAqvWX7LYqU

Article sur « Delacroix » dans l’Encyclopédie en ligne de Larousse :

http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Eug%C3%A8ne_Delacroix/115935

Blog « Art Galerie », article sur Delacroix :

http://art.mygalerie.com/lesmaitres/delacroix/delacroix.html

Femmes d’Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix

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« Les petits secrets des grands tableaux » est une émission diffusée sur Arte et qui traite des tableaux les plus reconnus. Arte est une chaîne de télévision d’origine franco-allemande qui diffuse des émissions culturelles. Nous allons parler de l’émission réalisée par Carlos Franklin, à propos des Femmes d’Alger dans leur appartement, tableau d’Eugène Delacroix, daté de 1834. Nous allons traiter de ce sujet puisque l’émission s’est trouvée en libre d’accès sur internet durant un temps après sa diffusion à la télévision le 20 Décembre 2015.  Pour nous aider dans l’analyse de cette ressource numérique, nous allons également en utiliser une autre qui est le site CAIRN, une revue de sciences humaines et sociale à laquelle nous avons libre accès sur internet. Sur ce site, nous trouvons un article intitulé « Delacroix et les ‘Neos’ : pour le vrai contre le faux » écrit par Marie-Claude Genet-Delacroix qui nous parle du peintre français Eugène Delacroix. Nous allons particulièrement nous intéresser aux paragraphes qui nous parlent de son voyage en Orient.

« Les petits secrets des grands tableaux : Femmes d’Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix, 1834 » est une émission qui a été diffusée le 20 Décembre 2015 à 12h55 sur Arte. Elle s’est trouvée en visionnage libre sur le site d’Arte jusqu’au mois de Février. Cette émission a une durée de 26 minutes et se centre sur un tableau qui a été un tournant dans l’Orientalisme : Femmes d’Alger dans leur appartement. L’Emission commence par nous parler de l’admiration et la passion que ressent Delacroix pour l’Orient ce qui le mène à se lancer dans l’apprentissage de l’arabe. Ce goût pour l’Orient est éveillé tout d’abord par le poète britannique Lord Byron, engagé dans la lutte contre les turcs et mort durant un siège en 1824 en Grèce. Sa mort va bouleverser Delacroix qui va être poussé à représenter cette fureur dans ses œuvres La Mort de Sardanapale et Le Massacre de Scio. La deuxième personne qui éveille son goût pour l’Orient et pour sa curiosité pour le monde et ses populations est le grand écrivain Voltaire.

   Afficher l'image d'origine    Afficher l'image d'origine

Cette émission nous offre une description assez juste du tableau qu’il peint. En effet, on nous parle de « trois femmes dans un intérieur », avec une « nonchalance » caractéristique, les « bras dénudés » et une certaine « sensualité » dans leur corps. Ceci sert à poser la problématique sur laquelle va se baser l’émission : ces femmes semblent cacher quelque chose et c’est ce quelque chose qui va choquer le public de l’époque du peintre.

En effet, comme nous l’avons mentionné dans l’article Les thèmes dans l’Orientalisme, avant Delacroix, l’Orient n’était qu’un lieu irréel, qu’un fantasme pour les peintres et c’est ce fantasme qu’ils donnaient à voir dans leurs œuvres. Néanmoins, en 1832, Delacroix entreprend un voyage au Maroc avec l’ambassade du Comte de Mornay, qui le mène, selon l’article de Marie-Claude Genet-Delacroix à « la découverte d’un ‘peuple étrange’ qui lui rappelle les Anciens et d’une lumière crue qui l’amène à repenser les couleurs », ceci, poursuit-elle, va constituer « la source d’un inépuisable renouvellement de sa technique, qu’il mettra au service de la peinture d’histoire ». Son arrivée à Tanger change complètement sa vision du monde. En effet, comme nous l’avons déjà dit, il croit retrouver l’Antiquité dans le monde qu’il découvre. Celui-ci lui fait vivre en chair et en os cette Antiquité puisqu’il dira « Les Grecs et les Romains sont là à ma porte ! J’ai bien ri des Grecs de David, à part bien entendu sa sublime brosse. Je les connais à présent, les marbres sont la vérité même, mais il faut savoir lire et nos pauvres modernes n’y ont vu que des hiéroglyphes […]. Rome n’est plus dans Rome ».  L’Emission d’Arte nous dit que sa surprise et sa joie sont grandes  et qu’il dira même : « Je suis tout étourdi de ce que j’ai vu. Nous avons débarqué au milieu d’un peuple étrange ». Par ailleurs, l’article de Marie-Claude Genet-Delacroix nous indique que dans sa correspondance il dira  « Je suis en ce moment comme un homme qui rêve et qui voit des choses qu’il craint de voir lui échapper ». Ce voyage en Orient, selon ce documentaire est dû à une mission diplomatique auprès du sultan du Maroc ce qui emmène Delacroix à embarquer pour Tanger. Deux raisons le mènent à ce voyage : tout d’abord sa curiosité, son envie d’éloignement et puis le fait qu’il adhère à la présence française en Alger en tant que source de « civilisation » et de libération d’Alger du peuple turc.

L’émission va donc nous inviter à une redécouverte des Femmes d’Alger dans leur appartement.  Le public de l’époque avait pour habitude de voir représenter des odalisques, définies comme les « bonnes pour la chambre » et il se retrouve là devant une image qui le choque puisqu’elle est différente à tout ce qu’il connait. Dans un premier temps, nous avons une redéfinition du « beau ».  En effet, on nous parle de femmes qui portent toutes un corsage échancré tombant sur un pantalon court que nous appelons sarouel. Cette tenue laisse voir les mollets des femmes. Les femmes portent également un voile de soie qui indique qu’elles sont mariées, elles portent également des bijoux et des fleurs. La posture qu’elle adopte est, selon l’émission d’un « naturalisme cru et indécent » qui va jusqu’à la représentation de la servante. Cette servante est noire, elle se trouve à droite du tableau et s’apprête à sortir. Cette femme noire va à l’encontre du « beau académique ». Rentrer dans ce sujet permet à Delacroix de développer son intérêt pour la traite des noirs et pour la couleur en tant que peintre romantique. Cette visite en Orient va ouvrir devant Delacroix un monde de féminité. Ces trois femmes sont trois sœurs qui se vêtissent pour recevoir l’étranger. Il dira de cette vue qui se présente à lui que c’est « beau comme au temps d’Homère », pour lui chacune de ces femmes « est la femme comme je la comprends ». Nous voyons un véritable engouement pour ces femmes. Il va, en effet, en faire plusieurs croquis reprenant leurs poses, le décor, leurs vêtements, leur nudité et ira même jusqu’à reproduire la scène dans son atelier en demandant aux modèles de reprendre les poses de ces femmes. Ce voyage sert à Delacroix pour voler cette réalité de l’Orient. Il sait maintenant ce qu’est le vrai Orient et apporte tous les objets qu’il a pu y voir dans sa mémoire et utilise dans ses compositions des motifs qui lui sont familiers comme des coussins, tentures, babouches et les pieds nus.

Dans un deuxième temps, nous pouvons voir que dans Femmes d’Alger dans leur appartement il ne va pas représenter la scène pour provoquer des passions, il veut simplement montrer une vie paisible qui se déroule dans un intérieur somptueux. Le harem qu’Ingres représentait va se transformer avec Delacroix en un harem « calme et délicieux ».  Avec Delacroix, les stéréotypes de l’Orient vont être dépassés, car selon l’article de CAIRN « À l’Orient fictionnel et faux des œuvres d’Ingres, qu’il critique durement dans ses écrits, Delacroix oppose, dans ses œuvres, une représentation réaliste et vraie de son étrangeté et de son mystère. » Dans ce tableau, le spectateur est placé en tant que voyeur puis que Delacroix part à la recherche de la véracité, du « vrai idéal » qui consiste en dépeindre une expérience vécue et donc représenter des vêtements et accessoires authentiques qui ne vont plus se contenter de représenter « un miroir de l’Orient ».

Pour finir, l’émission nous parle d’un second tableau réalisé par Delacroix dans une version plus petite. Les femmes sont cette fois représentées plus en retrait, plus silencieuses et dans une atmosphère plus sombre. Il n’y a plus de lien avec le spectateur, l’orientalisme est dans ce tableau « plus conventionnel ». Nous avons donc vu qu’à travers Femmes d’Alger dans son appartement Delacroix nous montre une peinture qui se place entre imaginaire et réelle, entre l’observation de la vie et l’impulsion de l’âme.

P. M & M.G.

Bibliographie :

Site Arte « Les petits secrets des grands tableaux : Femmes d’Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix, 1834 » :

http://www.arte.tv/guide/fr/051648-009-A/les-petits-secrets-des-grands-tableaux/?vid=051648-009-A_SHOW_ARTEPLUS7_FR_fr

Site CAIRN, article de Marie-Claude Genet-Delacroix « Delacroix et les ‘Neos’ : pour le vrai contre le faux » :

http://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2005-2-page-225.htm

Jean-Léon Gérôme

Jean-Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, membre de l’Académie des Beaux-Arts, est né en 1824 et est mort en 1904. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, sans oublier l’Egypte ou la Turquie, sont des scènes réelles ou rêvées, qui ont longtemps été une source d’inspiration pour tous : Jean-Léon Gérôme découvre tous ces environnements, et est considéré comme le maître des peintres orientalistes Il découvre l’Orient en 1855-1856 et en fait sa principale source d’inspiration. Il découvre l’Egypte avec le sculpteur Bartholdi. Il se rend en Syrie et à Jérusalem. En 1868, il sillonne à nouveau l’Egypte, l’Asie. En 1871 il découvre la Turquie, en 1873 l’Espagne et l’Algérie, en 1879 le monde ottoman. C’est un peintre ethnographique qui parvient à retranscrire des scènes pittoresques orientales.

Pour présenter ce peintre majeur dans l’Orientalisme, nous nous appuierons sur trois sites numériques. Le premier article est écrit par un certain Hervé Lewandowskin, photographe d’oeuvres d’art, publié sur le site institutionnel du Musée d’Orsay et qui est donc une source fiable et qui aborde donc notre courant artistique et notre artiste avec sérieux. Le second article numérique est une fiche pédagogique en histoire de l’art, tenue par le professeur Claire Lingenheim du lycée Pontannier à Strasbourg, site personnel que nous avons déjà utilisé pour notre artiste Ingres, site sérieux qui traite de l’artiste Jean-Léon Gérôme et qui présente certaines de ses œuvres. Le troisième article, est une page personnelle provenant du site Orange et qui nous permet de voir certains aspects de la vie de notre artiste, mais nous ne pouvons nous renseigner sur l’auteur de cet article.

Il faut savoir que Gérald Ackerman, historien de l’art, a publié un livre intitulé Jean-Léon Gérôme, où il recense environ 600 peintures de Gérôme dont près des deux tiers ont pour sujet l’Orient que l’artiste, comme nous l’avons dit connaissait très bien.

Jean-Léon Gérôme fut l’un des peintres français les plus célèbres de son temps. Il fut durant sa carrière l’objet de polémiques, de critiques, notamment pour avoir défendu les codes d’une peinture académique qui s’essouffle face aux générations réalistes et impressionnistes. Considéré comme un véritable créateur de nouveaux mondes à travers la peinture, notamment orientaux, où il privilégie le sujet et la narration : « Peindre l’Histoire, peindre des histoires, fut la grande passion de Gérôme ».

Il accomplit à partir de 1855 de nombreux voyages, vers l’est de la Méditerranée. Cet ailleurs finalement très proche (au XIXe siècle commence dès la Grèce), fut redécouvert par nombre d’artistes dont le nôtre. Gérôme en fait le sujet de nombreuses de ses œuvres. Ses représentations orientales célèbre fascine le regard occidental contemporain. Il a recours à la photographie, témoin de ses voyages divers. Il invente des scènes orientales inspirées de l’imaginaire pictural et littéraire de son temps. L’Orient que peint Gérôme est celui rêvé dès 1829 par Victor Hugo, dans les Orientales. Ses images « vraies » de l’Orient de son temps demeurent fidèles à une vision orientaliste, où se mêle sensualité et violence.

Les images de Gérôme paraissent vraies car semblent recréer sans faille l’Orient attendu par ses contemporains. Elles apportent au fantasme l’authenticité. Il prend pourtant des libertés et peu de ses oeuvres sont le fruit d’une observation directe. Gérôme sait peindre de l’Orient une image qui reste identique dans le temps,  offerte aux regards de tous les curieux de cet Orient fantasmé. Il parvient à séduire son public contemporain, ravi d’observer les représentations orientales figées d’un ailleurs qui semble inchangé même par la présence maladroite occidentale. Nous allons à présent voir une œuvres exécutée par notre artiste pour mieux comprendre cette représentation orientale tant aimée.

Jean-L_on G_r_me - Grande Piscine de BrousseDans la Grande Piscine à Brousse, peint en 1885, les jeunes baigneuses dénudées regardent une belle femme accompagnée d’une femme noire (probablement une servante). Après la visite de Gérôme à Istanbul, en 1875, et durant une dizaine d’années, ce pays lui inspire de nombreux tableaux. Il montre un intérêt particulier pour la ville de Brousse où il visite les bains de Sinan dont il dessine l’intérieur pour son œuvre  : « comme la température était extrêmement élevée, je n’hésitais pas à me mettre complètement nu ; assis sur mon trépied, ma boîte de couleurs sur les genoux et ma palette à la main, j’étais un peu grotesque…». La Grande Piscine de Brousse est un exemple de peinture constituée à partir de souvenirs, de croquis et, vraisemblablement de photographies (rappelons-le Gérôme avait recours à la photographie pour immortaliser ses voyages en Orient). Des femmes blanches et noires dénudées prennent des poses variées, sensualité et érotisme sous la grande coupole des bains du XVIème siècle, qui comme nous l’avons dit précédemment est attribuée à l’architecte Sinan. Cette œuvre fait partie d’une longue série de scènes de bains, thème souvent présent dans l’orientalisme, faisant rêver les occidentaux.

Si vous avez le désir, vous lecteur, de découvrir d’autres œuvres de notre artiste, nous vous proposons ci-joint un lien provenant du site internet youtube (site web d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, évaluer, regarder, commenter et partager des vidéos) qui présente une vidéo sur les œuvres de l’artiste Jean-Léon Gérôme.

M.G

Bibliographie :

http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-detaillee/article/jean-leon-gerome-25691.html?S=&print=1&no_cache=1&

https://www.ac-strasbourg.fr/fileadmin/pedagogie/histoiredesarts/option/L_ailleurs/3._orientalismes.pdf

http://verat.pagesperso-orange.fr/Jean_Leon_Gerome2.htm

https://www.youtube.com/watch?v=j2y-GFJq2qA Vidéo youtube Jean-Léon Gérôme – Orientalist painter – HD